■ Bruno Retailleau et François Bayrou à l'Assemblée nationale.
Bétharram et les trous de mémoire de F. Bayrou précèdent l’hypothétique rivalité Bardella-Le Pen puis la claque-câline de Brigitte Macron, puis les violences post-match du PSG-Inter de Milan, et l’éternel sujet «sécurité » en attendant d’autres grains à moudre pourvoyeurs d’audience. Dans la vision intégrale des faits et gestes que la technologie permet, les visions « loupes » sur des détails croustillants se succèdent offrant ainsi une animation politique passant du dramatique au frivole en une seconde. Les français attendront pour de nouvelles lois, car les responsables politiques eux-mêmes alimentent ce flot d’images et de mots sans suite réelle.
Cette suite est pourtant attendue par tous les français. Voici deux exemples, budget et sécurité, pour illustrer ce que nous observons tous.
Le budget : Taxer les retraités, augmenter la TVA, réduire le nombre de fonctionnaires territoriaux, éradiquer les fraudes, supprimer les niches fiscales pour hauts revenus, réduire le nombre d’associations et comités « Théodule », réduire l’empilement des administrations du local au national et donc des subventions, restructurer l’administration par la suppression des règlements et normes inutiles, durcir les conditions d’ARE (France Travail).
Cette liste (non exhaustive) a été communiquée par l’Etat et donc relayée par les médias sous la forme d’un escalier. On parle des retraités et tout le monde s’insurge, on parle des fonctionnaires et les syndicats hurlent, on parle des fraudes et tout le monde se demande pourquoi on ne l’a pas fait avant, on parle de France Travail et tout le monde crie au scandale, de la TVA « sociale » et on crie à l’injustice etc…
Bref, chaque thème renvoie les français les uns contre les autres car on crée un débat national ultra médiatisé pour chaque sujet. Mais la réalité est que tous ces sujets sont à mettre en œuvre en même temps. Il n’y a pas vraiment le choix. Une proposition globale épinglant tout le monde fera hurler tout le monde, mais le choc stratégique vaudra mieux que tous ces mini tremblements de terre successifs et sans suite. Par ailleurs, l’économie sera visible immédiatement sans surtaxer le travail ni les entreprises, en particulier les petits salaires et les PME. Il n’y a aucune magie ou plan génial dans cet article, juste l’idée que tout faire pour tout le monde et en même temps sera mieux compris. On accepte l’effort quand le voisin doit aussi en faire. Malgré cela, la com’ politique reste accrochée à des annonces « par appartement », envoyant ainsi tous les bâtons possibles pour se faire battre. S’en suit un vide absolu sur une vision d’avenir.

La sécurité : les évènements PSG ont produit un classique de la com’ politique. Un ministre de l’Intérieur qui explique que les « barbares » sont le résultat d’une société en déliquescence et un ministre de la Justice qui commente les décisions des juges. Aucun ne dit qu’on aurait pu faire mieux et comment, face aux violences observées. Le préfet de police l’a fait, timidement. Il est possible qu’il se soit fait remonter les bretelles. Mais ils ne sont pas les seuls à embrouiller le discours, en se dégageant de toute responsabilité.
E. Macron, roi de l’image sur lui-même, (on se demande si ce n’est pas lui qui a marqué les 5 buts du PSG) félicite le Qatar pour son rôle majeur d’actionnaire du club parisien. Dans le même temps, nous avons des communications de B. Retailleau sur l’entrisme des frères musulmans en France. C’est en effet un réel danger et un sujet DGSI. Il se trouve que le Qatar est le refuge principal de cet islamisme radical et rampant, car même les Emirats n’en veulent pas. Féliciter le Président du Club aurait été suffisant, mais l’éloquence du vide est aussi celle de l’excès et du brouillard politique. Le Qatar se frotte les mains.
Publication du rapport "Frères musulmans et islamisme politique en France" | Ministère de l'Intérieur
Ces deux exemples, (on aurait pu prendre aussi la Défense Nationale ou l’économie européenne face au trumpisme, entre autres sujets…) représentent l’intention de cet article à démontrer l’intérêt d’une communication complète (le Budget) et d’une communication d’humilité face aux évolutions de société (Sécurité). Les français méritent cela et non une logorrhée permanente et infertile.
Nul ne dit que c’est facile, mais la facilité reste de répondre immédiatement aux médias par désir de visibilité au lieu de les manager avec un souci de responsabilité.
Note de l’auteur
Cet article ne représente pas une critique sur le fond des personnes publiques, mais une analyse des choses perçues, des risques liés aux communications du monde politique et des enjeux de celles-ci. Les noms cités ne le sont que pour comprendre leur impact au travers de décisions, de déclarations ou de comportements médiatisés.
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