À Marseille, à Rouen, Louis XIV inspire les politiques

Les Jeux olympiques de Paris en 2024 ont été un succès, c'est indéniable, même s'il faut questionner la dépense et l'héritage, Rouen et Marseille l’ont fait.

Si le sport a servi de cohésion permettant une parenthèse enchantée lors de ces jeux, ils avaient été précédés par un spectacle qui aura alimenté la polémique autour de certaines de ses scènes diversement appréciées.

Ce spectacle aura, en revanche, révélé un homme, Thomas Jolly qui s'est exprimé dans le journal Le Monde sur ses convictions.

Il évoquait alors une cérémonie « politique » et précisait « Le théâtre était partout, la question des genres également ».

Plus récemment, Thomas Jolly aura cristallisé deux polémiques, l’une à Marseille et l'autre à Rouen.

Or, Marseille et Rouen viennent de prendre des décisions similaires au regard des dépenses publiques, deux décisions similaires mais non comparables ; le contexte est identique les circonstances sont différentes.

Le point commun entre les deux spectacles que Thomas Jolly proposait et pour fêter le 14 juillet tant à Marseille qu’à Rouen est celui du budget colossal pour deux spectacles, somme toute, très courts d'une heure trente, onze millions d’euros pour le spectacle rouennais, dix millions à Marseille.

Le point commun des réactions politiques a été d'axer toutes les critiques sur le montant des dépenses disproportionnées au regard des budgets contraints des collectivités territoriales sollicitées et des nécessités des territoires.

Il y avait pourtant, par exemple à Rouen, beaucoup à dire sur l'inspiration du metteur en scène qui envisageait de traiter Jeanne d'Arc dans un contexte ou dans Le Monde il avait déclaré que « Jeanne d’Arc (était) une des plus grandes travesties de notre histoire » et affirmé « Notre culture est faite de cette fluidité de genres ».

Le fond des sujets traités n'a visiblement pas inspiré, peut-être parce qu'aujourd'hui, prendre position revient à cliver des groupes, et que beaucoup n'assument pas d'adopter des lignes claires, préférant le flou et l'immobilisme au profit d’une illusoire satisfaction globale qui n'existe pas.

Plus intéressante peut-être est l'analyse des conséquences politiques dans les 2 villes du rejet unanime des spectacles proposés.

Marseille était dans l'incapacité de porter seule le projet, sans la collaboration de la métropole, et le faiseur de roi fut la présidente de la métropole qui n’a pas accompagné le projet du maire local, un ex-membre du parti socialiste.

À Rouen les choses furent différentes.

La lutte a été portée médiatiquement par la représentante locale du parti de l'ex Premier ministre, maire du Havre.

Il est indéniable qu’elle a contribué à l’échec du projet.

La situation est cependant différente de Marseille.

Les difficultés ne sont pas venues de la métropole mais du Conseil municipal de la ville de Rouen.

Le faiseur de roi n'a pas été l'opposante médiatique, mais l'écologiste qui œuvre dans la même majorité que le maire de Rouen.

En effet, la ville de Rouen est dirigée par une coalition dans laquelle son maire dispose d’une majorité relative.

Mis en minorité par un autre membre de cette coalition, son projet ne pouvait plus se faire.

Sans cette décision des écologistes, les atermoiements de l'opposition municipale locale n'auraient eu aucun effet.

Louis XIV avait raison, dans ses mémoires « Tout l'art de la politique est de se servir des conjectures ».

Laissez-nous un commentaire

Plus récente Plus ancienne