La culture pour faire rayonner un pays, d’une visite d’État à l’exposition universelle

 
« On ne fait jamais rien d’extraordinaire, de grand et de beau, qu’en y pensant plus souvent et mieux que les autres. »

Par Maître Jean-Philippe Carpentier - Avocat au barreau de Paris et consul honoraire du Luxembourg avec juridiction sur la Normandie.

La visite d’État du Président Français, Emmanuel Macron en Suisse a pris fin ce 16 novembre 2023.

J’étais ce matin-là à l’Université de Lausanne et il était difficile d’avancer, car une manifestation bloquait le passage.

Cette manifestation, essentiellement étudiante, articulait, certes, majoritairement des contestations sur la politique de la France à l’égard de la question palestinienne, sans que ces contestations ne soient particulièrement explicites, mais portait, également, d’autres questions comme celle du développement du nucléaire en France.

Passée cette manifestation, l’auditorium était plein et la question Européenne a été développée par le Président Français sous trois angles essentiels, celui de l’élargissement de l’Union Européenne, celui de la souveraineté et celui de la démocratie.

Ces enjeux sont certes essentiels, cependant la présence d’un chef d’État dans une université n’est pas sans rappeler l’intérêt primordial qu’il convient de porter à la transmission et au développement de la culture pour faire rayonner un pays.

Cette question du rayonnement par la culture va devenir centrale à la fin du mois de novembre 2023, plus spécifiquement le 28 novembre 2023.

En effet, cette date a été retenue par le Bureau International des Expositions comme celle de la sélection du pays hôte de l’exposition universelle de 2030.

S’il est bien un moment où la culture se diffuse, c’est lors des expositions universelles.

Leurs thématiques sont emblématiques des sujets essentiels qui traversent les sociétés, en général, et celles des pays candidats, en particulier.

L’exposition universelle de 2020 s’est déroulée à Dubaï, celle de 2025 se déroulera au Japon, à Osaka Kansai.

C’est, cependant, sur celle de 2030, du 1er mai au 31 octobre 2030, qu’il convient de nous focaliser puisque les thématiques en sont aujourd’hui arrêtées.

Les 3 pays candidats sont les suivants :

  • La République de Corée qui, à Busan, souhaite développer le thème « Transformer notre monde, Naviguer vers un avenir meilleur ».
  • L’Italie qui, à Rome, veut se centrer sur la thématique « Personnes et Territoires : Régénération, Inclusion et Innovation ».
  • Le Royaume d’Arabie Saoudite, à Riyad, qui axe sa candidature sur le thème « L’ère du changement : Ensemble pour un avenir clairvoyant ».
La simple lecture des thèmes de ces expositions met en exergue les questions fondamentales qui irriguent notre temps, celle de l’avenir, celle des développements des territoires et de l’inclusion, et celle du futur technologique, notamment de la sortie de l’ère des hydrocarbures.

Ces thèmes rejoignent l’objectif que se sont fixées les expositions universelles, à savoir créer « des lieux de rencontres entre les nations, répondant aux défis globaux de notre temps, en invitant à explorer un thème universel donné de manière participative et immersive. »

Historiquement, les expositions universelles sont particulièrement liées à la Révolution Industrielle.

Au fil des ans, elles ont permis aux pays de mettre en avant leur culture et leur puissance et de présenter leurs innovations architecturales et technologiques.

Notre monde contemporain est encore empli d’innovations présentées dans le cadre de ces expositions, comme le téléphone ou l’ascenseur.

Peut-être faut-il retenir le rayonnement des nouvelles techniques architecturales, à travers des constructions emblématiques comme la Tour Eiffel ou la Statue de la Liberté, toutes deux étroitement liées à la France et au génie Français de Gustave Eiffel.

Si, à l’époque de leur création, ces monuments étaient emblématiques de la technologie française, leur symbolique a changé au fil du temps et aujourd’hui, la Tour Eiffel symbolise la ville de Paris et plus généralement la France.

Elle fait désormais corps avec le patrimoine commun des Français et elle est indissociable de l’image du pays.

Elle est entrée dans la culture et participe du développement à l’international de la France, le sujet de la conférence de ce matin.

Pour sa part, la statue de la Liberté a pris les attributs de son pays de destination en devenant un monument incontournable de la ville de New York dont elle constitue un des pôles touristiques essentiels.

Faire rayonner la culture est donc fondamental pour une nation et constitue un facteur d’unité souvent éclipsé. Nous avons plus que jamais besoin de « Gustaves » Eiffel modernes pour incarner le renouveau du génie Français.

Y parvenir c’est sûrement suivre le conseil de Louis XIV, « On ne fait jamais rien d’extraordinaire, de grand et de beau, qu’en y pensant plus souvent et mieux que les autres. »

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