L’argile et le feu

 La Formation de l’homme par Prométhée aidé de Minerve, peinture de Louis de Silvestre, 1702. Musée Fabre.

Par la « Tortue en vadrouille » - Un contributeur Le Contemporain.

Comment les humains en sont-ils arrivés là ? Tantôt, culmination de la création dans l’empathie pour les autres. Tantôt, des virus indifférents qui s’entretuent et saccagent une planète devenue fiévreuse. La nature semblait presque paisible avant nous. Dans la nature, l’effort et la lutte sont seulement quand c’est nécessaire. Les herbivores passent leur temps à brouter et les prédateurs à somnoler. Puis nous sommes apparus, avec notre air bien chétif et inadapté. Nos crocs, nos griffes et notre fourrure sont risibles. Nous sommes vulnérables et sans carapace. Heureusement, nous sommes malléables comme l’argile. Et alors que le crocodile traverse les âges avec sa tête dure et son cuir épais, nous fabriquons des outils, ces objets d’un type particulier. Les outils ne répondent pas aux questions du type « est-ce que ça se mange ? » Ou bien « est-ce que ça peut me manger ? » Nous avons des questions supplémentaires, comme « comment ça s’utilise ? », « comment ça fonctionne ? », « à quoi ça sert ? » Et quelque part entre le gourdin et la fusée, le feu a été domestiqué. Aux temps préhistoriques, le feu est devenu le foyer. Le feu maintient à distance les bêtes féroces. Les humains forment un cercle autour du feu, et ils tournent le dos à la nuit. Les flammes sont apaisantes, les visages sont radieux, et les ténèbres sont l’arrière-plan. On raconte des histoires qui réchauffent les cœurs tantôt découragés. La nuit inspire des fables formidables. Des mythes sont forgés autour du feu. Et puis on se sépare, la flamme intérieure retrouvée.

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