■ Me Jean-Philippe Carpentier.
Plus qu’une proclamation victorieuse, ils incarnent l’ambition romaine, transformant une république en empire naissant.
César, dictateur perpétuel, étend les frontières jusqu’en Gaule et en Égypte, forgeant un récit national de conquête et de grandeur.
Pourtant, cette gloire suscite l’envie.
Aux Ides de Mars 44 av. J.-C., Brutus et Cassius orchestrent son assassinat au Sénat, prétextant défendre la République.
Cette trahison, immortalisée par Shakespeare, marque la fin d’une ère oligarchique et souligne la fragilité du pouvoir absolu, où l’histoire devient un champ de batailles idéologiques.
De ce chaos émerge Octave, héritier adopté, qui devient Auguste en 27 av. J.-C.
Vainqueur d’Actium face à Marc Antoine, il restaure une paix apparente, masquant l’empire sous des formes républicaines.
En divinisant César via le temple du Divin Jules, Auguste tisse un mythe fondateur : une généalogie divine reliant les Juliens à Vénus et Énée, légitimant une domination éternelle.
Ce récit, ancré dans l’Énéide de Virgile, illustre l’importance cruciale de l’histoire comme outil de cohésion nationale et trouve un écho profond dans notre monde contemporain en mal de récit national.
Il unifie un peuple autour d’un passé glorieux, effaçant les fractures pour projeter une identité collective.
Des perspectives comparatives enrichissent cette vision.
Une vidéo de National Geographic sur la reine Méritamon, fille de Ramsès II, révèle comment les découvertes archéologiques, comme son tombeau, excavé en 1881 puis redécouvert, ravivent des mythes enfouis.
Ces legs égyptiens, menacés par le temps, montrent que les récits nationaux transcendent les époques, reliant dynasties et peuples.
L’histoire et le récit national ne sont pas de vains souvenirs, ils forgent l’âme des nations.
La tentation est parfois grande de déconstruire le récit national pour tenter d’en construire un nouveau, c’est cette tentation de présenter le monde et société non telle qu’elle est mais telle que certains voudraient qu’elle soit.
C’est précisément cette tentation qui illustre l’importance centrale du récit national, quelle que soit son échelle, Européenne ou celle d’un pays, dans notre monde contemporain, car il est source d’unité.
Néanmoins, il faut se préserver de manipuler le récit national car l’Histoire revient toujours à la face de ceux qui s’en saisissent.
En 2025, face aux crises identitaires, comprendre le passé, de César à Méritamon, de Charlemagne à Louis XVI, de la Révolution à l’époque contemporaine, est essentiel pour bâtir un avenir cohérent, où le mythe unit plutôt que divise.

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