Par Yves-Alexandre Julien - Journaliste Culturel
Dans l’univers captivant du podcast “Le journal intime de Rudolf Noureev” (France Musique), Marianne Vourch redonne souffle à la vie tumultueuse et passionnante du célèbre danseur. À travers huit épisodes envoûtants, on découvre comment la danse révolutionnaire de Noureev s’insère toujours dans l’actualité, inspirant artistes et amateurs de ballet du monde entier. Ce journal intime tombe à point nommé alors que l’année 2024 célèbre les trente ans de la disparition de cette étoile de la danse.
I. Marianne Vourch : La conteuse des âmes célèbres
Depuis plusieurs années, Marianne Vourch captive les auditeurs et les lecteurs avec ses journaux intimes uniques, publiés aux éditions Villanelle et adaptés en podcast. À travers ses écrits, elle révèle les pensées intimes et les émotions profondes de grandes personnalités telles que Rudolf Noureev, mais aussi Edith Piaf, Maria Callas, et bien d’autres. Avec une sensibilité artistique et une compréhension aiguisée des âmes humaines, Marianne Vourch nous transporte dans les univers fascinants de ces icônes, offrant un regard intime sur leur vie et leur héritage. Grâce à ses récits captivants, elle nous permet de découvrir les hommes et femmes derrière la légende, révélant leur humanité et leur vulnérabilité avec une profonde empathie.
II. La révolution commence
Le journal intime de Rudolf Noureev écrit par Marianne Vourch nous fait traverser les univers familiers du danseur du lac Baïkal, de sa naissance « je suis en train de naître. Je suis malckik kotorii ridilsaï v poezde, le garçon qui est né dans un train », en passant par son enfance ; ses images sont tout à la fois dures et laissent poindre la sensibilité naissante du futur danseur : « tout le monde souffre de privations mais je crois que nous sommes les plus pauvres du village … », « la musique est comme une amie qui me conduit vers le bonheur. Je chante et je danse avec elle […] le gopak, la lezguinka et beaucoup d’autres pas folkloriques ».
L’enfance de Noureev est très bien décrite dans ce journal intime, jusqu’à l’analyse psychologique avec l’absence du père dans les premières années puis sa présence au sortir de la guerre contrariant de manière machiste et violemment homophobe le plaisir de danser de son fils : « au yeux de mon père la danse n’est pas un métier d’hommes […] quand mon père me voit partir pour aller danser il me frappe. Il dit qu’il ne veut pas de garçon efféminé ». Dès les premiers pas de Noureev sur scène, son art révolutionnaire bouleverse le monde de la danse. Comme l’évoque l’écrivain Joseph Conrad, « il était un être à part, un artiste qui transcendait les frontières physiques et culturelles, un véritable révolutionnaire de la scène ». Sa passion ardente pour la danse et son désir insatiable de liberté captivent les spectateurs et inspirent les générations futures de danseurs.
III. Le tourbillon de la vie
Entre triomphes sur scène et luttes personnelles, la vie de Noureev est un tourbillon d’émotions et de défis. Le journal intime de Marianne Vourch relate le premier voyage de Noureev à Paris dans des descriptions saisissantes d’émotion, sont décrits son ressenti et ses craintes sur la réception de sa danse en France : « Nous allons d’abord danser à Paris deux semaines au Palais Garnier […] Comment le Public français va-t-il nous recevoir ? Paris est pour nous la capitale du monde » ; puis est décrit Paris, vu par Noureev. De merveilleuses description qui font tant d’honneur à la France, à sa musique, à sa danse et à son histoire : « je veux tout voir de Paris, […] je découvre l’Arc de triomphe, l’avenue des champs Élysées […] Je décide de me rendre à la salle Pleyel pour écouter Yehudi Menuhin […] 19 mai 1961, Musée du Louvre. Je m’y rends chaque matin à la première heure. Je veux être seul pour contempler l’immense tableau du Radeau de la Méduse. Je l’ai découvert dans un livre à Leningrad, maintenant, je le vois en vrai ! »
Dans son regard d’artiste sensible, poétique comme en témoigne ces descriptions, mais aussi dramatique comme l’écrivain F. Scott Fitzgerald le décrit si poétiquement : « Sa vie était comme une danse endiablée, où chaque pas était un défi, chaque mouvement une révélation. » À travers ses hauts et ses bas, Noureev incarne l’esprit indomptable de l’artiste en quête de perfection.
IV. Actualité de la guerre en l’Ukraine : la Russie menaçante et intolérante !
C’est déjà de la « dictature russe » dont il est question dans la vie de Noureev, et qu’on retrouve ici et là, déjà décrite dans son journal intime : « le KGB me surveille ». Ou encore là, avant de voyager avec son ballet : « il ne veulent pas que nous partions à l’ouest […] Je sens bien que mon cas de déserteur politique rend les négociations difficiles ».
Il n’est pas fait référence très ouvertement dans le journal intime de Marianne Vourch à l’homosexualité de Rudolf Noureev, mais de ces allusions nombreuses au KGB qui le pourchassera toute sa vie ; ces petites allusions à un pays de contraintes, d’autorités abusives sont bien présentes dans toute la vie de Rudolf Noureev et nous ramènent à cette actualité anxiogène sur les menaces de guerre qui pèsent entre la France et la Russie actuelle de Poutine qui ne cache pas dans sa politique son mépris pour la question LGBT.
Noureev est d’ailleurs de manière posthume au cœur d’une censure soviétique récente. La politique homophobe, toujours plus dure, de l’État russe dirigé par Vladimir Poutine, frappe tous azimuts. Accusé de « propagande LGBT », le ballet de Kirill Serebrennikov retraçant la vie du célèbre Rudolf Noureev a été interdit le 19 avril 2023 au théâtre Bolchoï de Moscou en raison de l’homosexualité du danseur disparu il y a trente ans.
V. Le cri de liberté
La danse de Noureev transcende les frontières politiques et culturelles, devenant un symbole de liberté et d’expression.
Le journal intime de Marianne Vourch ne fait pas l’impasse de la douleurs et du cri que représente un tel parcours : « J’ai 25 ans, j’ai tout pour être heureux. Je danse avec le Royal Ballet, la presse dit que je suis le Beatles de la danse ! … je voyage sans cesse d’un pays à l’autre et partout l’on m’acclame ! Aux yeux de la presse, je suis un dandy romantique [...] Un mélange de brutalité et de tendresse […] J’ai de l’argent et des maisons. Des vêtements et tous les objets que je désire. Mais je pleure en silence. J’ai besoin de parler de ma mère, de mon pays. »
Comme l’a écrit l’écrivain George Orwell, « dans ses mouvements gracieux, on entend le cri de liberté étouffé par l’oppression, la révolte silencieuse contre les contraintes du monde. » Son art courageux défie les conventions et inspire ceux qui rêvent de repousser les limites.
Pour Lambert Wilson, Noureev est une opportunité. En prêtant sa voix pour conter la vie de Noureev, Lambert Wilson rend hommage à l’héritage inestimable de ce grand artiste. Comme il l’a déclaré lors d’un entretien, « interpréter le rôle de Noureev est un privilège et un défi immense. Sa passion pour la danse et sa force de caractère sont une source d’inspiration pour tous ceux qui croient en la puissance de l’art. »
En huit épisodes Lambert Wilson plonge l’auditeur de ce podcast d’exception avec le charisme dans la voix qu’on lui connaît dans les instants les plus intimes de la vie de Rudolf Noureev d’une manière très poignante. Les mots de Lambert Wilson qui introduisent ce journal intime ne font que confirmer cette présence fusionnelle entre le conteur et ce héros de la danse : « il y eut au XXᵉ siècle Sarah Bernhardt, Gérard Philippe, Nijinsky et puis il y eut Rudolf Noureev. Je ne l’ai jamais vu danser sur scène, mais son envol reste cependant gravé à jamais dans mon imaginaire »
VI. La signature de Noureev : des techniques de danse inimitables
Rudolf Noureev a laissé derrière lui un héritage artistique incomparable, comprenant des techniques de danse qui lui sont propres et qui continuent d’inspirer les danseurs du monde entier. Des pas audacieux aux sauts aériens, en passant par une maîtrise magistrale de l’expression corporelle, Noureev a créé un style singulier qui défie les conventions et repousse les limites du possible sur scène. Des professeurs de renom comme Mikhail Baryshnikov et Martha Graham reconnaissent l’unicité de son approche, louant sa virtuosité technique et son interprétation passionnée. En enseignant ses techniques novatrices, ces maîtres transmettent l’héritage vivant de Noureev à la prochaine génération de danseurs, assurant que son influence perdure à travers les âges.
À travers le podcast Le journal intime de Rudolf Noureev de Marianne Vourch, on est littéralement en immersion dans l’univers fascinant d’un des plus grands danseurs du XXe siècle. Ce podcast nous fait voyager dans le monde entier, de la Russie à la France, en passant par l’Angleterre et les États Unis, avec des descriptions mémorables de Jackie Kennedy saluant son talent. L’héritage laissé par Noureev continue d’inspirer et de captiver, rappelant à chacun la force transformative de l’art et la persévérance face à l’adversité.
Dans l’univers captivant du podcast “Le journal intime de Rudolf Noureev” (France Musique), Marianne Vourch redonne souffle à la vie tumultueuse et passionnante du célèbre danseur. À travers huit épisodes envoûtants, on découvre comment la danse révolutionnaire de Noureev s’insère toujours dans l’actualité, inspirant artistes et amateurs de ballet du monde entier. Ce journal intime tombe à point nommé alors que l’année 2024 célèbre les trente ans de la disparition de cette étoile de la danse.
I. Marianne Vourch : La conteuse des âmes célèbres
Depuis plusieurs années, Marianne Vourch captive les auditeurs et les lecteurs avec ses journaux intimes uniques, publiés aux éditions Villanelle et adaptés en podcast. À travers ses écrits, elle révèle les pensées intimes et les émotions profondes de grandes personnalités telles que Rudolf Noureev, mais aussi Edith Piaf, Maria Callas, et bien d’autres. Avec une sensibilité artistique et une compréhension aiguisée des âmes humaines, Marianne Vourch nous transporte dans les univers fascinants de ces icônes, offrant un regard intime sur leur vie et leur héritage. Grâce à ses récits captivants, elle nous permet de découvrir les hommes et femmes derrière la légende, révélant leur humanité et leur vulnérabilité avec une profonde empathie.
II. La révolution commence
Le journal intime de Rudolf Noureev écrit par Marianne Vourch nous fait traverser les univers familiers du danseur du lac Baïkal, de sa naissance « je suis en train de naître. Je suis malckik kotorii ridilsaï v poezde, le garçon qui est né dans un train », en passant par son enfance ; ses images sont tout à la fois dures et laissent poindre la sensibilité naissante du futur danseur : « tout le monde souffre de privations mais je crois que nous sommes les plus pauvres du village … », « la musique est comme une amie qui me conduit vers le bonheur. Je chante et je danse avec elle […] le gopak, la lezguinka et beaucoup d’autres pas folkloriques ».
L’enfance de Noureev est très bien décrite dans ce journal intime, jusqu’à l’analyse psychologique avec l’absence du père dans les premières années puis sa présence au sortir de la guerre contrariant de manière machiste et violemment homophobe le plaisir de danser de son fils : « au yeux de mon père la danse n’est pas un métier d’hommes […] quand mon père me voit partir pour aller danser il me frappe. Il dit qu’il ne veut pas de garçon efféminé ». Dès les premiers pas de Noureev sur scène, son art révolutionnaire bouleverse le monde de la danse. Comme l’évoque l’écrivain Joseph Conrad, « il était un être à part, un artiste qui transcendait les frontières physiques et culturelles, un véritable révolutionnaire de la scène ». Sa passion ardente pour la danse et son désir insatiable de liberté captivent les spectateurs et inspirent les générations futures de danseurs.
III. Le tourbillon de la vie
Entre triomphes sur scène et luttes personnelles, la vie de Noureev est un tourbillon d’émotions et de défis. Le journal intime de Marianne Vourch relate le premier voyage de Noureev à Paris dans des descriptions saisissantes d’émotion, sont décrits son ressenti et ses craintes sur la réception de sa danse en France : « Nous allons d’abord danser à Paris deux semaines au Palais Garnier […] Comment le Public français va-t-il nous recevoir ? Paris est pour nous la capitale du monde » ; puis est décrit Paris, vu par Noureev. De merveilleuses description qui font tant d’honneur à la France, à sa musique, à sa danse et à son histoire : « je veux tout voir de Paris, […] je découvre l’Arc de triomphe, l’avenue des champs Élysées […] Je décide de me rendre à la salle Pleyel pour écouter Yehudi Menuhin […] 19 mai 1961, Musée du Louvre. Je m’y rends chaque matin à la première heure. Je veux être seul pour contempler l’immense tableau du Radeau de la Méduse. Je l’ai découvert dans un livre à Leningrad, maintenant, je le vois en vrai ! »
Dans son regard d’artiste sensible, poétique comme en témoigne ces descriptions, mais aussi dramatique comme l’écrivain F. Scott Fitzgerald le décrit si poétiquement : « Sa vie était comme une danse endiablée, où chaque pas était un défi, chaque mouvement une révélation. » À travers ses hauts et ses bas, Noureev incarne l’esprit indomptable de l’artiste en quête de perfection.
IV. Actualité de la guerre en l’Ukraine : la Russie menaçante et intolérante !
C’est déjà de la « dictature russe » dont il est question dans la vie de Noureev, et qu’on retrouve ici et là, déjà décrite dans son journal intime : « le KGB me surveille ». Ou encore là, avant de voyager avec son ballet : « il ne veulent pas que nous partions à l’ouest […] Je sens bien que mon cas de déserteur politique rend les négociations difficiles ».
Il n’est pas fait référence très ouvertement dans le journal intime de Marianne Vourch à l’homosexualité de Rudolf Noureev, mais de ces allusions nombreuses au KGB qui le pourchassera toute sa vie ; ces petites allusions à un pays de contraintes, d’autorités abusives sont bien présentes dans toute la vie de Rudolf Noureev et nous ramènent à cette actualité anxiogène sur les menaces de guerre qui pèsent entre la France et la Russie actuelle de Poutine qui ne cache pas dans sa politique son mépris pour la question LGBT.
Noureev est d’ailleurs de manière posthume au cœur d’une censure soviétique récente. La politique homophobe, toujours plus dure, de l’État russe dirigé par Vladimir Poutine, frappe tous azimuts. Accusé de « propagande LGBT », le ballet de Kirill Serebrennikov retraçant la vie du célèbre Rudolf Noureev a été interdit le 19 avril 2023 au théâtre Bolchoï de Moscou en raison de l’homosexualité du danseur disparu il y a trente ans.
V. Le cri de liberté
La danse de Noureev transcende les frontières politiques et culturelles, devenant un symbole de liberté et d’expression.
Le journal intime de Marianne Vourch ne fait pas l’impasse de la douleurs et du cri que représente un tel parcours : « J’ai 25 ans, j’ai tout pour être heureux. Je danse avec le Royal Ballet, la presse dit que je suis le Beatles de la danse ! … je voyage sans cesse d’un pays à l’autre et partout l’on m’acclame ! Aux yeux de la presse, je suis un dandy romantique [...] Un mélange de brutalité et de tendresse […] J’ai de l’argent et des maisons. Des vêtements et tous les objets que je désire. Mais je pleure en silence. J’ai besoin de parler de ma mère, de mon pays. »
Comme l’a écrit l’écrivain George Orwell, « dans ses mouvements gracieux, on entend le cri de liberté étouffé par l’oppression, la révolte silencieuse contre les contraintes du monde. » Son art courageux défie les conventions et inspire ceux qui rêvent de repousser les limites.
Pour Lambert Wilson, Noureev est une opportunité. En prêtant sa voix pour conter la vie de Noureev, Lambert Wilson rend hommage à l’héritage inestimable de ce grand artiste. Comme il l’a déclaré lors d’un entretien, « interpréter le rôle de Noureev est un privilège et un défi immense. Sa passion pour la danse et sa force de caractère sont une source d’inspiration pour tous ceux qui croient en la puissance de l’art. »
En huit épisodes Lambert Wilson plonge l’auditeur de ce podcast d’exception avec le charisme dans la voix qu’on lui connaît dans les instants les plus intimes de la vie de Rudolf Noureev d’une manière très poignante. Les mots de Lambert Wilson qui introduisent ce journal intime ne font que confirmer cette présence fusionnelle entre le conteur et ce héros de la danse : « il y eut au XXᵉ siècle Sarah Bernhardt, Gérard Philippe, Nijinsky et puis il y eut Rudolf Noureev. Je ne l’ai jamais vu danser sur scène, mais son envol reste cependant gravé à jamais dans mon imaginaire »
VI. La signature de Noureev : des techniques de danse inimitables
Rudolf Noureev a laissé derrière lui un héritage artistique incomparable, comprenant des techniques de danse qui lui sont propres et qui continuent d’inspirer les danseurs du monde entier. Des pas audacieux aux sauts aériens, en passant par une maîtrise magistrale de l’expression corporelle, Noureev a créé un style singulier qui défie les conventions et repousse les limites du possible sur scène. Des professeurs de renom comme Mikhail Baryshnikov et Martha Graham reconnaissent l’unicité de son approche, louant sa virtuosité technique et son interprétation passionnée. En enseignant ses techniques novatrices, ces maîtres transmettent l’héritage vivant de Noureev à la prochaine génération de danseurs, assurant que son influence perdure à travers les âges.
À travers le podcast Le journal intime de Rudolf Noureev de Marianne Vourch, on est littéralement en immersion dans l’univers fascinant d’un des plus grands danseurs du XXe siècle. Ce podcast nous fait voyager dans le monde entier, de la Russie à la France, en passant par l’Angleterre et les États Unis, avec des descriptions mémorables de Jackie Kennedy saluant son talent. L’héritage laissé par Noureev continue d’inspirer et de captiver, rappelant à chacun la force transformative de l’art et la persévérance face à l’adversité.
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