La guerre en Israël et le Hamas à Gaza, la Torah et les émeutes, un appel à la paix

 Bougies sur la place Dizengoff, à Tel-Aviv, en mémoire des morts et des kidnappés détenus à Gaza par le Hamas. (Wikimedia)

Par Maître Jean-Philippe Carpentier - Avocat au barreau de Paris et consul honoraire du Luxembourg avec juridiction sur la Normandie.

Il est toujours complexe de parler d’actualité avec recul alors même que nos écrans sont remplis d’informations et que le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza envahit nos vies.

Tant le grand rabbin de Paris que le recteur de la mosquée de Paris s’accordent à dire que cette guerre n’est pas une guerre de religion.

Il est, par ailleurs, évident que personne ne peut cautionner le terrorisme, contre lequel une lutte ferme et sans merci s’impose dans le respect des populations civiles.

Cette éradication du terrorisme sur tous les territoires, en Israël comme ailleurs, est essentielle.

Il n’en demeure pas moins qu’un objectif de paix est toujours souhaitable.

Ces points étant posés, il faut néanmoins reconnaître que le chef de l’État israélien dans son discours du 25 octobre 2023 a fait référence à des épisodes guerriers rapportés dans la Torah.

Ce rappel nous invite à remettre les choses en perspective.

La Torah contient, c’est indéniable, l’histoire du peuple d’Israël qui, par le passé, a été tumultueuse.

Une lecture attentive du texte nous amène à l’épisode qui raconte l’histoire de Samson et des philistins.

Les ennemis de Samson, les philistins, étaient à Gaza. Samson, après avoir vaincu les philistins avec une mâchoire d’âne fut juge en Israël pendant 20 ans.

À toute chose, il faut une leçon et cette histoire nous en apporte plusieurs.

Elle nous rappelle donc que les conflits au Proche-Orient son plurimillénaires.

Mais surtout, cette histoire a le mérite de nous offrir une prise de conscience culturelle.

Cette prise de conscience que nous devrions tous savoir est celle de nos racines.

Il ne sert à rien de nier que même si cette guerre n’est pas une guerre de religion, les références à la religion n’en sont pas exemptes.

Il ne devrait pas être tabou d’en parler.

Que ce soit pour les juifs, les chrétiens ou les musulmans, la Torah fait partie intégrante de leur religion.

Qu’elle soit désignée sous l’appellation d’Ancien Testament pour les chrétiens ou Tawrat pour les musulmans, les trois religions la considèrent d’inspiration divine, s’en inspirent et la respectent.

Pour les musulmans, la Tawrat, c’est-à-dire la Torah ou l’Ancien Testament, l’Injil, c’est-à-dire l’Évangile ou le Nouveau Testament et le Zbur, c’est-à-dire les Psaumes de David, ne sont autres que les trois livres révélés par Dieu dans le Coran qui se veut un « rappel » de ces trois livres.

Une citation de ce livre commun, s’impose. Le livre du Lévitique, au chapitre 19 nous rappelle (Lévitique 19 :17 et 19) :

« …Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur ; tu auras soin de reprendre ton prochain, mais tu ne te chargeras point d’un péché à cause de lui.

Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel. »

Au-delà des divergences et des sensibilités que chacun peut avoir pour les religions, la solution est peut-être simplement d’appliquer le livre du Lévitique, pour que rapidement l’issue de ce conflit dramatique puisse être la seule acceptable, la paix, à laquelle j’appelle.

Enfin, dans un article précédent, j’avais clairement insisté pour que, à l’issue des émeutes que la France a connues, puisse prévaloir une réflexion de fond sur les capacités à enseigner notre histoire et à éduquer.

Cet appel n’exclut pas une nécessaire fermeté dans la lutte contre la délinquance qui n’est pas acceptable.

Néanmoins, la connaissance de l’histoire, y compris celle des religions, permettrait sûrement d’apaiser les tensions et de restaurer un climat de calme au sein de populations dont la culture s’est forgée au cours des siècles sur les mêmes textes.

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