■ Emmanuel Macron, président de la République, aux côtés de son premier ministre, François Bayrou (© Eric Tschaen / Pool / ABACA).
Le plan proposé par le premier Ministre F. Bayrou est représentatif d’une époque et d’une culture qui ont vécu.
Les temps sont à autre chose, et la prise à témoins des français sur le oui-non des jours fériés supprimés, le oui-non des ponctions sur les retraites ou encore le oui-non sur les taxes des plus riches ressemble à une liste sans avenir car les économies du futur riment avec structure et non rustine. Alors les français, dans le bon sens habituel des questions à réponse unique défendent leurs vacances, leurs retraites, et l’équité vis-à-vis des plus nantis. Rien de nouveau n’apparait, si ce n’est des bâtons pour se faire battre à la rentrée.
On peut d’ailleurs noter que, dans le discours de présentation de ces « mesures », F. Bayrou explique avec des accents churchilliens que depuis 50 ans l’Etat vit dans une culture de dépense excessive qui nous conduit aujourd’hui « au bord de la falaise ». Mais il semble bien que cette même personne qui nous parle exerce des mandats politiques depuis près d’un demi-siècle, de même que nombre d’autres responsables âgés de la classe politique. La question du « qu’avez-vous donc fait ? » ne se pose pas aux français mais aux personnes censées conduire la nation, dont F. Bayrou fait partie. Bref, Churchill avait plus de crédibilité à vendre et de meilleures formules pour influencer l’opinion.
La réalité est simple. On peut se mobiliser en France pour une cause, un drame, ou un événement national de défense, mais il est plus compliqué de rassembler l’opinion et son portefeuille sur un « merci de payer pour nos erreurs ». Ceci d’autant plus si le discours a des accents culpabilisants pour les riches qui sont des profiteurs voire des voleurs, les retraités des opportunistes générationnels, les chômeurs des feignants patentés et les fonctionnaires une bande d’inutiles improductifs. Certes il doit y en avoir. Certes aussi ce n’est pas ce qui qualifie ces groupes de personnes, loin s’en faut. Le respect serait donc bienvenu à défaut de bon sens si on veut donner un élan minimum.
Aujourd’hui, tous les sons et images en provenance des médias parlent des efforts demandés aux français. Mais ces derniers n’étant pas des imbéciles, ils savent bien que le spectacle navrant depuis quelques années donné par l’Assemblée Nationale va reprendre de plus belle à la rentrée avec un effacement, soit du gouvernement, soit de la plupart des mesures annoncées. La population finit par faire plus confiance au chaos qu’à l’Etat ce qui est un comble en politique, et un réel un échec de leadership. Ce n’est ni de droite ni de gauche, personne ne veut payer pour les erreurs d’un Etat, qui non seulement ne l’assume pas mais ne propose rien de sérieux au-delà d’une année 1, ce qui est contraire à la Politique avec un grand P.
Le traitement des causes en lieu et place des symptômes est une forme classique d’approche stratégique car elle voit le temps long, l’économie couplée avec la production de richesse, les efforts propulsés par l’objectif, l’ambition d’entreprendre attisée par les opportunités nombreuses de notre siècle. Ce ne sont pas des versets poétiques mais un travail non partisan qui ne renvoie pas les français les uns contre les autres, a minima, avec l’espoir d’une forme d’unité nationale sans nationalisme, au bout du tunnel.
L’approche de F. Bayrou, adoubée par E. Macron, est extrêmement pauvre car aucun objectif global n’est donné en dehors de remplir à nouveau la tirelire. Et ceci juste sur une année, blanche soi-disant. Mais pas blanche pour tout le monde car les intérêts de la dette eux ne seront pas blancs. Donc la dépense de l’Etat augmentera de plus de 20 milliards d’€ de façon mécanique. Le cochon-tirelire n’est pas prêt de se remplir.
Il y a deux choses qui par contre vont se structurer de manière forte :
L’électorat du RN et celui de LFI.
Ces partis adorent les symptômes, et l’ambiance d’avant-guerre.
Note de l’auteur
Cet article ne représente pas une critique sur le fond des personnes publiques, mais une analyse des choses perçues, des risques liés aux communications du monde politique et des enjeux de celles-ci. Les noms cités ne le sont que pour comprendre leur impact au travers de décisions, de déclarations ou de comportements médiatisés.
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