Panne culturelle, mépris ou nouvel opium du peuple ?

 Le Premier Ministre a présenté le 15 juillet dernier son plan d’économie en vue du budget 2026 (Service d’information du Gouvernement).


J’ai lu il y a peu de temps que certains considéraient que le lundi de Pâques n’avait aucune signification religieuse.

Ces contrevérités sont-elles comme dirait Marx le nouvel opium du peuple, marquent-elle un mépris pour celui-ci ou procèdent-elles d’un manque de culture et de formation, je n’ai pas la réponse.

Le lundi de Pâques a bien une signification chrétienne et marque le début de l’Octave de Pâques, une période de huit jours durant laquelle l’Église célèbre la Résurrection avec une solennité particulière, depuis l’Empereur Constantin au IVe siècle.

La proposition de supprimer les jours fériés, en particulier des dates aussi symboliques que le lundi de Pâques et le 8 mai, intervient dans ce contexte et constitue une entreprise audacieuse, tant pour des raisons sociales, culturelles, religieuses qu’historiques.

Une telle mesure, dans l’absolu, ébranlerait les fondements du vivre-ensemble et porterait atteinte à l’équilibre essentiel qui structure la société.

Dans l’absolu, la suppression des jours fériés, quels qu’ils soient, priverait la collectivité de moments de pause indispensables au bien-être psychologique et physique des individus.

Ces jours, loin d’être de simples interruptions du travail, sont des soupapes nécessaires pour contrer l’épuisement professionnel et préserver l’harmonie entre vie professionnelle et personnelle.

Leur disparition, en augmentant la pression sur les travailleurs, risquerait de multiplier les cas de burn-out et de dégrader la qualité de vie, ce qui, à terme, nuirait à la productivité globale.

Abordons, d’abord les choses sous un angle civilisationnel.

Supprimer le lundi de Pâques reviendrait à reléguer au second plan une tradition millénaire, profondément ancrée dans l’identité culturelle française, et à priver une partie de la population d’un espace de communion spirituelle.

Une telle mesure risquerait de fracturer le lien social en marginalisant les valeurs religieuses qui, pour beaucoup, restent un repère essentiel.

De même, le 8 mai, marquant la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945, revêt une portée historique cruciale.

Cette date honore la victoire des Alliés et le sacrifice de millions de vies pour la liberté et la démocratie.

Effacer ce jour du calendrier des jours fériés équivaudrait à affaiblir la mémoire collective, à un moment où le devoir de vigilance face aux dérives autoritaires demeure impératif.

Cette commémoration n’est pas un vestige désuet, mais un rappel vivant des valeurs de résistance et de solidarité qui fondent notre société.

Cette suppression est une tendance lourde.

Sous Louis XIV, la France comptait une cinquantaine de jours fériés, aujourd'hui il n'y en a plus que onze.

Le nombre de jours fériés a déjà été considérablement réduit, notamment sous l’influence des idées protestantes qui prônaient une austérité et une limitation des fêtes religieuses jugées excessives.

Ce rabotage, poursuivi par la sécularisation et les impératifs économiques, a restreint ces moments de célébration collective, pourtant essentiels à la cohésion sociale.

Supprimer davantage de jours fériés aggraverait cette érosion, en privant la société de repères culturels et temporels qui rythment l’année et renforcent l’identité collective.

En outre, les jours fériés jouent un rôle économique non négligeable.

Ils stimulent des secteurs comme le tourisme, la restauration et les loisirs, qui bénéficient des dépenses liées à ces périodes de congé.

Leur suppression, loin d’être un gain économique, pourrait au contraire nuire à ces industries.

Par ailleurs, une telle mesure accentuerait les inégalités sociales : si certains employeurs compensaient par des congés payés, d’autres pourraient s’en abstenir, pénalisant les travailleurs les plus précaires.

Le lundi de Pâques et le 8 mai ne sont pas de simples parenthèses dans le calendrier laborieux ; ils sont des piliers du bien-être, de la mémoire collective et de l’équilibre social.

Leur préservation s’impose comme une nécessité pour sauvegarder l’harmonie sociétale et honorer les valeurs religieuses, historiques et culturelles qui ont façonné la France.

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